23 mai 2023

Des Dessins de Gustave Doré

Salut les Zamis!

Aujourd'hui, nous allons jeter un œil sur un "Dessinateur-Peintre" que tout le monde connaît, ou du moins croit connaître.
Pour la plupart Gustave Doré est un illustrateur-graveur de classiques (les Fables de La Fontaine…).
En fait il ne gravait pas, enfin très peu, car il avait ses graveurs attitrés qui travaillaient d'après ses dessins (Il disposera d'une équipe qui comptera 160 membres quand il travaillera pour Bry Aîné).
Pour faire court, il a commencé à quinze ans, en faisant de la caricature (1379 dessins en 7 ans pour le Journal pour Rire), il signe quatre albums de bande dessinée, oui,oui vous avez bien lu bande dessinée, mais à l'époque on appelle ça «littérature en estampes», c'est vrai que c'est plus jolie que "bédé".
Le premier est Les Travaux d'Hercule (1847) suivi de Trois artistes incompris et mécontents (1851), Des-Agréments d'un voyage d'agrément (1851) et le quatrième Histoire pittoresque, dramatique et caricaturale de la Sainte Russie (1854).
Ensuite il illustre les textes de Byron, Rabelais… en dessinant non plus des petites vignettes comme c'est la norme, mais des grands formats (les Fables de La Fontaine, Don quichotte, l'Enfer de Dante…). Après s'être placé au niveau des grands écrivains (en illustrant magistralement leurs textes), ça ne suffit pas, il veut être reconnu comme peintre, en 1866, il laisse les crayons au profit des brosses et la peinture à l'huile. Mais, nul n'est prophète en son pays, et la France ne reconnaît pas sa peinture.
C'est de l'autre côté du "Channel" que ses peintures trouveront un public, et ils lui ouvriront même une galerie à Londres, la Doré Gallery (occupé aujourd'hui par Christie's), comme quoi "la Albion" n'est pas toujours perfide (smiley taquin).
En 1878, il se lance à 46 ans dans la sculpture de bronze, le critique Castagnary* écrit : « Nous constaterons avec tristesse, que mauvais dessinateur et mauvais peintre, M. Gustave Doré vient d'ajouter à sa réputation celle de mauvais sculpteur. Quel bénéfice en tirera-t-il?»
(*à noter qu'il finira directeur des Beaux-Arts en 1887).

Le 23 janvier 1883 une attaque d'angine de poitrine stoppe sa présence en ce bas monde.
Au cours de son passage parmi nous, il laisse 10 000 illustrations et 133 peintures et aquarelles…


Autoportrait à la plume.

Dessins à la plume inspirés de La Vie privée et publiques des animaux, de Grandville, ,
Gustave a 10 ans.

Type de Londres, 1871 (on ne sait pas vraiment à quel "genre" appartient le modèle, un.e précurseur.e ?! [re-smiley taquin])
Tête du Christ, 1883.

Le Christ sortant du tombeau, 1869. Lavis et rehauts de gouache sur papier, 42 x 32,5 cm.

Caliban. Projet d'illustration pour La Tempête de Shakespeare.

Dessin pour Don Quichotte.

Le Roi Lear. Projet d'illustration pour Le Roi Lear de Shakespeare.
Lavis brun, aquarelle et crayon sur papier, 63 x 45 cm.

Roland furieux de l'Arioste.

Portrait-charge, un profil à la Hogarth, avec un autre qui porte un casque façon Major Grubert…

Puisque on évoque la bd, en voici une «littérature en estampes» des quatre réalisées par Doré,  Des-Agréments d'un voyage d'agrément, (1851).
Dans les pages qui suivent (mais qui ne se suivent pas), on peut avoir un aperçu de la grande liberté graphique dans la narration, dont fait preuve Doré: caricature, abstraction, cadres, non cadres, fausses notes de l'éditeur, intrusion du réel dans les planches; le museau de la vache qui lèche la feuille du carnet de M. Plumet, l'empreinte de la chaussure sur le même carnet, mise en abyme, il n'y a pas les "phylactères" mais toutes les bases de ce nouvel "art", ("inventé" quelques années plus tôt par Töppfer) sont posées. Même le simple fait de représenter M. Plumet avec cette casquette à très grande visière, marque le personnage en permettant de l'identifier facilement dans chaque planches (comme la houppe et les pantalons de golf, la tenue de groom rouge, le casque ailée, le chapeau de "cotboy" blanc, la mèche et la chemise jaune… ).




Le cadre de l'image figuré par la lorgnette de Mme Plumet, avec une mouche sur l'objectif (qui 91 ans plus tard, sera imitée par une épeire diadème sur la lentille d'un téléscope pointé sur une mystérieuse étoile) .

Les 7 boules de… neige.



Gustave Doré rencontre son personnage et lui conseille même de faire éditer son carnet chez Aubert (l'éditeur de l'album).

Trois ans plus tard (il a 22 ans), il réalisera le quatrième, et dernier, album de bande dess… «littérature en estampes», Histoire pittoresque, dramatique et caricaturale de la Sainte Russie. Un récit fleuve, comme on dit, dessiné pendant la guerre de Crimée (qui opposait la Russie à l'empire Ottoman et ses alliés, dont la France de Macr.. Napoléon III (Vous trouverez un lien en bas, pour le lire sur Gallica). Dans lequel Doré se lâche à fond dans la parodie. D'ailleurs il parait qu'à la fin de cette guerre, Napoléon III fera racheter et détruire tous les ouvrages encore disponibles, tout ça dans un but d'apaisement (qui ne devaient pas durer que 100 jours, du 17 avril jusqu'au 14 juillet, [ça, c'est si tu lis ça en France et en l'an 2023, sinon tu ne comprendras rien ou t'auras oublié, comme tout le reste]).

Le dernier dessin de Gustave Doré.



Les couvertures des livres d'où sont tirées, via mon scan, toutes les "Zimages" de ce billet:
"Le Cahier Dessiné",  n° 1 octobre 2002,  éditions Buchet - Chastel, Les Cahiers Dessinés.
Des-agréments d'un voyage d'agrément, d'après l'édition de 1851, aux éditions 2024.



Liens :





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22 avril 2023

L'art fantastique de Frank Frazetta

 Salut les Zamis!

Comme je me suis fixé un post par mois minimum sur ce blog, voici celui du mois d'avril.
Bon, on pourra dire que celui-ci n'est pas d'une grande originalité, mais bon…
Comme je suis en plein aménagement, d'un déménagement (je me comprends), ça me donne un super alibi pour procrastiner sans culpabilité. Mais dans ce genre d'activité, le déménagement pas la procrastination, il y a toujours des impondérables; comme par exemple perdre des trucs, mais c'est compensé par le fait d'en retrouver d'autres que l'on avait oublié.
C'est comme ça que je poste ces quelques images de Frank Frazetta, qui se trouvent sur le bouquin "L'art fantastique de Frank Frazetta" paru aux éditions du Chêne en 1976.
Tout le monde ici présent, a vu et revu des dessins et des tableaux de Frazetta, mais ça ne fait pas de mal de "re-regarder", comme je l'ai fait en retrouvant ce livre. Et comme aujourd'hui il pleut, bonne occasion pour faire quelques scans et rédiger ce billet rapidement avant l'apéro.

On commence par des dessins avant de passer à quelques peintures, et du coup on peut le classer dans la série les "Dessinateurs-Peintres" : 



Un dessin avec un début de présentation, (je n'ai pas à l'écrire)…

STONE AGE (1964)

CAVEMAN (1964)

APEMAN (1965)

BANTH (1972)

illustration de A FIGHTING MAN OF MARS (1975)

MIDDLE EARTH (1975)

WOLFMOON (1965)

THE SORCERER (1965)

NEANDERTHAL (1966)

SEA MONSTER (1966)

WOLFPACK (1966)

TYRANNOSAURUS REX (1969)

SUN GODDESS (1970)

THE GALLEON (1973)

THE DEATH DEALER (1973)

INDOMITABLE (1974)

MAN - APE (1974)

THE BEAR (1974)

SAVAGE PELLUCIDAR (1974)

On s'arrête là, avec celui incarné au cinoch par Arnold en 1982.
CONAN THE BARBARIAN (1974)


Allez, avant de se quitter, deux planches d'une bd de Frazetta à ses débuts: Cindy est sauvée (1954)


La couverture du livre d'où sont tirées, via mon scan, toutes les "Zimages" de ce billet:
"L'art fantastique de Frank Frazetta" éditions du Chêne, 1976, broché souple, 42 planches pleine page, couleur et noir.



Liens :
 





Allez, merci d'être passé et à la prochaine !

 




11 mars 2023

Albert Robida… Quelques images

Salut les Zamis!

J'étais bien parti pour ne rien publier en ce mois de mars de l'an de grâce 2023, mais, versatilité quand tu nous tiens, voici un billet sur Albert Robida.
Les deux qui suivent vont me dire qu'on l'a déjà vu sur ce blog avec ses illustrations pour Aladin.
D'accord, mais ça serait réducteur de ne le voir que comme un simple illustrateur, il faut aussi ajouter; caricaturiste, journaliste, romancier, aquafortiste, lithographe.
On pourrait dire, sommairement, que son amour pour la ville de Paris le fait adhérer en 1885 à La Société des Amis des Monuments parisiens et publier des ouvrages illustrés par ses soins. En 1896, il a participé au concours de projets pour l'Exposition Universelle, prévue pour 1900 et à réalisé "Le vieux Paris". En 1870 il s'était engagé comme correspondant de guerre. Il a fondé la revue satirique hebdomadaire La Caricature. Il a écrit et illustré des romans d'anticipations: Le Vingtième Siècle (1883), La Vie Electrique (1892), La Guerre au XXe siècle (1892). …
Mais bon, comme d'habitude vous trouverez sa bio et plus, dans les liens en bas.
Maintenant, les dessins!


Portrait-charge d'Albert Robida dessiné par Uzès (Achille Lemot).


"François 1er faisant travailler aux remparts de Paris", François 1er, le roi chevalier, de Georges G. Toudouze, 1909.


Le Connétable de Clisson rapporté à son Hôtel après une tentative d'assassinat, en 1392. Gravure pour Le Cœur de Paris. Splendeurs et Souvenirs, 1896.


Gargantua devant Paris, Les Œuvres de Rabelais, 1885.


Robida dédicaçait ses ouvrages, qu'il offrait à ses amis ou des personnalités, en réalisant des aquarelles sur la page du faux-titre du livre.
En chaise à porteur.


La Tournelle et la Porte Saint-Bernard au XVI è siècle, (dessous) Pont emporté par la débâcle de la Seine en 1616. Pour Le Cœur de Paris et Paris à travers l'histoire, 1896.


Le triomphe de l'industrie. Dessin aquarellé.


Les Ancêtres, lithographie éditée par la Société de l'Europe anti-prussienne, Paris, 1870.


Le Temple protestant, rue Saint-Antoine, (dessous) Boulevard Beaumarchais, rue de la Bastille. Dessins de l'Album du Siège et de la Commune, Paris, 1871.


Autoportrait d'Albert Robida en garde national. Album du Siège et de la Commune, Paris, 1871.


La guerre au XXe siècle, 1870.


Les Gargouilles inquiètes. Eau forte, 1914.


Le dernier matin du pont de Compiègne, 1914.

Couverture du livre La Vie Electrique. Le Vingtième Siècle, 1892.


illustration La Vie Electrique. Le Vingtième Siècle, 1892


Le théâtre chez soi par le téléphonoscope. Le Vingtième Siècle, 1882.


Dans l'omnibus Madeleine-Bastille. Le phonographisme.


Les Photo-Peintres (autoportrait). Dessin pour La Vie électrique, 1892.


La sortie de l'Opéra en l'an 2000, 1882.


Couverture de son roman : Voyages très extraordinaires de Saturnin Farandoul dans les 5 ou 6 parties du monde et dans tous les pays connus et même inconnus de M. Jules Verne. 1879.
(Saturnin Farandoul adopté à l'âge de 4 mois, par des singes après un naufrage… roman évoqué ici-même)

Le Cirque parlementaire. "Une" de La Caricature, 23 novembre 1889.


Pour finir (jusqu'à la prochaine) et rester raccord avec le thème premier de ce blog, une planche façon "séquence narrative séquentielle":
Première visite à l'Exposition. Dessin paru dans La Caricature du 1er juin 1889.


Après ce petit échantillon de l'œuvre de Robida, on va s'arrêter là pour aujourd'hui, mais on y reviendra…

Liens :




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