23 avril 2014

François de Constantin

Au siècle dernier, en classe de quatrième, un professeur de français eut l'excellente idée de nous faire bosser sur un bouquin intitulé Ravage, d'une pierre deux coups, grâce à M. Barrès (c'est le nom du prof),  j'ai découvert :
  1. Que l'on peut lire des textes, en dehors des bulles, imprimés sur des pages sans images, sans éprouver un ennui mortel.  
  2. René Barjavel

Mais, si je trouvais cet auteur et son bouquin formidable, je ne pouvais m'empêcher de regarder l'illustration de la couverture, avec une certaine condescendance. 




 François de Constantin était le nom de l'auteur de ce "dessin" de couverture. Et pour moi le nom de celui qui n'avait jamais vu : Uderzo, Giraud ou Chéret
Bon, plus tard j'ai appris à apprécier les dessinateurs dont le dessin ne ressemblait pas à : Astérix, Blueberry ou Rahan
Et ce mystérieux François de Constantin, avec son dessin on ne peut plus minimalistefait partie de la liste.
Petit à petit, j'ai tellement associé son graphisme à Barjavel, que j'ai cherché et racheté les livres de la collection Folio de Gallimard, illustrés par lui.







Par la suite et surtout pour ce blog, j'ai cherché des infos sur lui , mais c'est le néant. J'ai quand même trouvé un article sur Wikipédia, mais il était "proposé à la suppression" car :


L'article ne semble pas respecter les critères d'admissibilité dans les arts visuels :
  • être représenté dans des collections reconnues (musée).
  • avoir réalisé au moins deux expositions personnelles, critiquées ou présentées par des médias nationaux (télévision, presse…).


Effectivement, on ne trouve plus l'article aujourd'hui.
Mais, j'avais pris la précaution de le copier, vous le trouverez donc en bas de page, car cela semble être la seule source d'infos disponibles sur cet artiste, du moins sur le net.
Bien entendu si quelqu'un en sait plus qu'il n'hésite pas à se manifester.

(Mise à jour juin 2014 : Une ébauche d'article à été remise en ligne depuis)
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Dans les années 70 François de Constantin anima les pages du magazine Okapi avec le personnage d'Okapus.

 "Les aventures d'Okapus" Première apparition dans Okapi n° 15, 1972:



 "Les aventures d'Okapus"  Okapi n° 20:



"Les aventures d'Okapus" deviennent "Les libres propos d'Okapus" à partir du n° 21:




Couverture du numéro 44 d'Okapi, septembre 1973:


La rédaction vu par François de Constantin, du même numéro 44, septembre 1973:



"Les libres propos d'Okapus" du même numéro 44, septembre 1973:



"Les libres propos d'Okapus" deviennent "Okapus rêve de changer…" à partir du n° 49:



 "Okapus rêve de changer…" devient "Le professeur Okapus" n° 131:



En 1974, Les éditions Maeght éditent un livre de ses dessins de "bonhommes": Technocratie.
Ci-dessous: la couverture de ce livre (que l'on peut toujours se procurer à la Galerie Maeght) + huit pages sur les vingt-cinq qui constituent ce livre. À noter que l'on peut apparemment découdre et déplier les pages en une grande fresque. 



















"La saison des amours":



Pour terminer une pub de 1970 pour le Club Méditerranée et la couverture d'un livre de I.Foutska, "Prisonnier des robots", 1971:



Des liens :
Et comme annoncé, la copie(-collée) de l'article sur François de Constantin, disparu de Wikipédia:
En attendant d'éventuelles informations supplémentaires…

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François de Constantin (1929-2007) est un peintre et illustrateur français, créateur d’un « bonhomme » qui, à travers les mille situations qu’offre la vie, lui permet d’exprimer toute une philosophie.

Biographie
Né à Paris le 6 février 1929, il entre à l’Ecole des Arts Décoratifs après le baccalauréat. Deux ans plus tard, il part pour la Norvège où il travaille dans le bâtiment puis comme jardinier. Puis, il vit quelque temps au Liban où il travaille dans l’imprimerie et donne des cours de peinture au Lycée français de Beyrouth. Revenu en France, il occupe plusieurs emplois dans le graphisme et la publicité, notamment au journal Paris Match où il reste plusieurs années et fait la connaissance de Jean-Jacques Sempé. Il décide finalement de se consacrer entièrement au dessin, à l’illustration et à la peinture.
Illustration
Il crée le « bonhomme » alors qu'il travaille pour le magazine Elle, sous la direction artistique de Peter Knapp. Il y illustre le "Courrier du Cœur" de Marcelle Ségal1. Le cœur devient alors un des thèmes favoris de l'artiste. Par ailleurs, il travaille en tant qu’illustrateur pour les journaux Les Échos, Marie Claire, Okapi2, le Jardin des Modes et collabore aux campagnes publicitaires du Club Méditerranée. En 1974, il publie avec les Editions Maeght, un livre illustré intitulé Technocratie3, puis de nombreuses cartes postales sur le thème du cœur. Il illustre les couvertures des livres de René Barjavel édités en folio par Gallimard4.
Œuvres sur papier
Parallèlement à son travail d'illustrateur, François de Constantin crée tout au long de sa vie des aquarelles et encres de Chine. Il choisit ses sujets au hasard de ses promenades et s'arrête aussi bien sur un menu détail plein de vie que devant un paysage immense.
Les principaux thèmes qui se dégagent de son œuvre sont :
  • Les fleurs.
  • La vie quotidienne : l’enfant qui pleure, l’oiseau sur le toit, le tracteur à côté du mur ou bien les objets sur la table.
  • Les vues de Paris, les vues sa fenêtre.
  • Les saisons, le temps qu’il fait, les feuilles tombées ou la fleur qui renaît.
  • Les paysages de Provence.
  • Le bord de mer : les rochers, la barque, le sable et la mer.
Quand son ami, le peintre chinois Sanyu - qu'il retrouvait régulièrement à La Coupole - regardait ses dessins, il lui disait : « Tu es le Chinois de France et moi, le Parisien de Chine! »
En effet, d’un seul trait comme les Maîtres Chinois, il savait rendre la grâce d’une fleur, l’élan d’une tige, et en quelques tâches de bleu, l’immensité de la mer...
Notes et références
  1. pp. 14-15 in L’âge d’or de l’illustration, Gilles de Bure, Éditions du Collectioneur, Paris, 1997
  2. pp. Okapi 1973-75 in Cligne Cligne Magazine [archive]
  3. François de Constantin, Technocratie, Paris, Maeght Editeur, 1974, réédité en 2002. [archive]
  4. http://www.culture-sf.com/livres-illustrateur-23/Francois-de-Constantin [archive]

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Merci d'être passé et à la prochaine !


8 commentaires:

  1. Mon Dieu, je n'ai toujours pas lu Barjavel. Et incroyable madeleine de Proust que cet Okapus.
    La couverture de Prisonniers des robots est extraordinaire et voilà un artiste qui méritait bien un article. Je vais peut-être faire suivre, tiens...

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    1. René Barjavel, qui mérite une ou des adaptations cinématographiques ou graphiques ;-)
      On pense à "La nuit des temps", qui d'ailleurs à l'origine était un scénario, qui par la force des choses est devenu un roman. Si Cameron ou Spielberg s'en empare, on criera sans doute à nouveau au génie US.

      "Le voyageur imprudent" avec le fameux paradoxe "Barjavélien": Si je tues mon ancêtre par accident en voyageant dans le passé, avant qu'il ne devienne père de famille, je n'existe plus !? Si je n'existe pas, je ne peux pas remonter le temps et le tuer ! Donc mon ancêtre a des enfants et j'existe! Donc, je vais pouvoir voyager dans le passé où… je tues mon ancêtre!…
      Pierre Tchernia a adapté pour la TV cette histoire en 1982 (avec Thierry Lhermitte et Jean-Marc Thibault), mais bien entendu, il lui a été techniquement impossible de réaliser la partie du voyage dans le temps en l'an 100 000, la plus intéressante, cinématographiquement parlant.
      On peut voir ce téléfilm en entier sur youtube, mais je te conseille la lecture du bouquin :-)

      Et bien entendu "Ravage," même si aujourd'hui les "bien-pensants du troupeau bêlant" taxent Barjavel de vilain "Réac".

      Quand à François de Constantin, puisque Wikipédia n'en veut pas :-), il est sain en effet, de le sortir des limbes.

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    2. On voit quand même les limites de Wikipedia pour le coup...

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    3. Surtout que celui ou celle qui à placé l'article, semble bien connaître le parcours de Constantin. Mais ce qui fait marrer c'est leurs "critères d'admissibilité dans les arts visuels".

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  2. Hello Pat Rik.Tes lecteurs sont toujours vivants!
    Me souviens d'un entretien avec Barjavel (radioscopie).C'était au soir de sa vie,et cela renforçait peut être (mon impression de) son grand pessimisme.
    La "rencontre" de Barjavel avec François de Constantin est en soit une oeuvre poètique.Petit miracle vert.
    Je m'insupporte de comparaisons,mais son travail m'a tout de suite fait penser à une autre étoile filante:Jean-Paul Thaulez.Plutôt dans l'émotion ressentie.
    Mais c'est vrai,chez Bayard,particulièrement dans Okapi,la bd avait un goût savoureux de "bizarre";comme une démarche empirique,soucieuse de ne pas perdre une idée heureuse de futur,de nature,de folie et d'audaces propres à l'enfance.
    Ah,oui,le monde a changé.
    Bien à vous/toi Pat Rik!
    Julien

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    1. C'est toujours un plaisir de lire tes commentaires, avec leur air de ne pas y toucher, on sent une sorte de savoir livresque sous-jaccent, en tout cas "ça le fait" ;-)
      Je ne connais pas Jean-Paul Thaulez et il n'y a pas un dessin de lui sur la toile (où soit disant on trouve tout).
      Le monde change, certains pensent que c'est normal, c'est le "progrès", mais, si on doute de cette théorie du progrès linéaire et indéfini…?
      Bien à toi ;-)

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  3. Je connais quelqu'un qui possède tous les dessins originaux de F de Constantin...

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    1. Il faut lui suggérer de faire un blog ou un site sur F de Constantin, afin que l'on en profite ;-)
      Il a l'original de la couverture de Ravage ?

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