01 mars 2022

Yves Thos

Salut les Zamis !
Combien d'entre-nous n'ont pas eu l'envie irraisonnée d'ouvrir un album qui s'affichait avec une couverture signée Yves Thos ?
Ben oui, tous. Mais en feuilletant la fameuse bd, on éprouvait une légère déception. Pour ma part c'était avec le Démon des Caraïbes, Barbe-Rouge. Le dessin de Hubinon contrastait "quelque peu" avec la couverture (enfin c'est juste mon avis, c'est pourquoi je n'en possède pas un seul). Par contre avec Les Chevaliers du ciel ou plutôt Les aventures de Tanguy et Laverdure (je n'en ai qu'un…) avec les dessins de Uderzo ou Jijé, ça choque moins, allez savoir pourquoi?! D'ailleurs j'ai toujours trouvé bizarre de faire dessiner/peindre une couverture de bd par un autre que le Dessinateur de l'album, Je ne sais pas si cette pratique persiste encore? Si quelqu'un a un début de réponse ?…
En tout cas, Dargaud ne se privait pas d'utiliser ses talents de peintres d'affiches de cinéma pour les couvertures des albums et du magazine Pilote.

Pilote n° 402, 1967


Pilote n° 414, 1967


Pilote n° 432, 1968


Pilote n° 436, 1968


Pilote n° 448, 1968


Pour comparer, deux originaux des couvertures Pilote, glanées sur la toile (vous trouverez les liens en bas*)


Deux couvertures de bd, une aventure de Michel Tanguy, Cap Zéro (le seul que j'ai) et une de Barbe-Rouge, Le Piège Espagnol (glanée sur la toile*) Il semble bien que Yves Thos se soit inspiré de l'acteur Michel Le Royer (Corsaires et Flibustiers) pour cette couverture (Michel Le Royer qui vient d'embarquer pour le long voyage ce 25 février dernier).


Une couverture, qui faisait rêver quand on la voyait en publicité dans Pilote, c'était "Quand les héros étaient des dieux" (1969), avec les dessins des Pilotoramas de José Bielsa à l'intérieur, c'est certainement la couverture qui détonne le moins avec le contenu de l'album, en comparaison avec Tanguy et surtout Barbe-Rouge


Le fait que ces couvertures d'albums ressemblent plus à des affiches de films, s'explique simplement par le fait que Yves Thos est à la base un peintre affichiste de cinéma, sa bio indique qu'il a débuté dans ce métier à l'âge de dix-neuf ans, pour ne jamais le quitter (avant d'être malheureusement remplacé par des "photographes").
Pour illustrer ce texte, j'ai scanné quelques affiches, qui proviennent d'un magazine, qui n'existe plus, répondant au nom original de : "Vidéo Tv Jaquettes" dans lequel on trouvait des jaquettes pour placer dans les boitiers des cassettes VHS enregistrées maison. L'impression de départ, n'était pas au top, mais c'est mieux que rien, vu qu'en France on ne fait pas énormément (voire pas du tout) de bouquins sur les illustrateurs "Hexagonaux".

Allez, un BéBel en plus…


Quand je dis qu'il n'y a pas de bouquins sur Yves Thos, je "mauvaise foi" à peine, il existe un bouquin de 2020, réunissant une partie de ses travaux pour le cinéma, (album que je n'ai pas vu), il y a eu aussi une exposition en 2021, expo qui semble se cantonner dans la région où vivait Yves Thos.
Les références du livre :
HISTOIRE D'UNE PASSION: YVES THOS, AFFICHISTE DE CINÉMA de Guillaume BOULANGÉ et Christian ROLOT, aux editions Deuxième Époque.

Une petite vidéo de l'exposition à Nîmes, avec les auteurs du livre  :



Voilà, on s'arrête ici, mais vous pouvez continuer avec les liens dessous, si vous voulez en savoir un peu plus sur ce peintre illustrateur.

Liens :

 

 

 

Allez, merci d'être passé et à la prochaine !

 

8 commentaires:

  1. Ah, super idée d’en parler. Je vais partager sur le groupe Facebook Today’s Illustration qui s’intéresse aux dessinateurs "anciens" et peut-être faire moi-même un billet sur mon blog en te citant.
    Pour ce qui est des couvertures différentes du contenu, je te rappelle que les comics continuent dans cette voie. Je ne me rappelle plus pourquoi ils ont fait ça chez Dargaud (si je l’ai jamais su) mais ça doit se trouver vu que tout le monde se pose la question. Je subodore que ça a été tenté et puis ils ont continué pour ne pas casser les habitudes. On peut remarquer que les couvertures de Blueberry épousent un peu cette philosophie avec un travail de peinture qui ne correspond pas au dessin pur.

    Ça a été aussi fait chez Delcourt pour certaines séries à concept il me semble - et pour de vraies séries comme celle de Gess et Lehman.

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    1. Pour les comics on ne se pose pas la question, vu qu'ils sont 50 à bosser (crayon, encreur, lettrage, gommage, café…) On dirait en effet que c'est une spécificité Dargaud de l'époque.
      C'est vrai que Gir ne "cernait" pas au trait noir ces couvs de Blueberry. Mais il n'a pas échappé à la règle :-) C'est Jijé qui a signé la première couv "peinte" de Fort Navajo. Uderzo aussi faisait des gouaches sans contour, enfin pas au trait, mais il ne faisait pas les couvs de Tanguy.
      Peut-être c'était simplement une question de talent… ou de contrat, ou de temps, ou que les albums n'avaient pas la même importance qu'aujourd'hui pour les dessinateurs, ou que Dargaud ne demandait pas leur avis?!..
      Faudrait que des témoins de l'époque passent par ici… :-))

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    2. Il y a des chances que ce soit une question de temps. Les auteurs n’avaient pas leur mot à dire ou très peu à l’époque. Si les commerciaux avaient décidé, il fallait faire avec. Uderzo faisait bien les couv des Chevaliers.

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    3. Tu as raison, Uderzo a fait quatre couvertures (je viens de les compter sur le site bedetheque.com ;-), mais j'ai tellement vu les albums (sans les acheter :-) avec les couvs de Thos…
      Aussi je viens de voir, que "L'école des Aigles", le premier en 1961, a eu sa couv "dessinée" par Uderzo, remplacée en 1972 par une autre "peinte" par Thos, qui reprend la "mise en scène" d'Uderzo. On peut dire sans se tromper que la série télévisée avec Jacques Santi et Christian Marin est "responsable" du choix d'Yves Thos pour les couvertures qui suivirent.
      La réponse à ces questions dans le prochain numéro: "Le Mystère Énigmatique des couvs Dargaud !! "

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    4. Pour Jijé, c’était bien Thos. Du coup, je me demande si ça n’a pas été une manière d’uniformiser la collection.

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    5. En effet, ça y ressemble.

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  2. En voilà un qui aurait mérité bien des honneurs pour services rendus à l’imaginaire.
    Pour ce qui concerne les couvs "coup de poing", c'était déjà la règle dans le monde du petit format, ne l'oublions pas.
    Et pour Astérix, les couvertures en étaient réalisées par le frère d'Albert, Marcel, très talentueux aussi mais occulté par son aîné pour qui il œuvra comme assistant sur pas mal de bandes et pour la couleur (Albert étant daltonien ! ( attention, pas chez lucky Luke ! ne mélangeons pas tout), et sachant aussi qu'il avait douze doigts à la naissance, on se demande pourquoi il n'a pas fait de série SF... mais je m'égare... ).

    Bref, Yves Thos était un des plus grands en la matière mais il y en avait beaucoup comme lui qui maquillaient la devanture des magazines. Il y aurait à faire une petite histoire des couvs de ces anonymes qui nous ont fait rêver. Hein, Pat... ;-)

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    1. Le frère Marcel, alors lui, grâce à toi je le découvre!!
      Il mériterait d'être sur ce blog, "le dessinateur complètement oublié…" et même inconnu !!
      Manifestement c'est lui qui a fait la parodie du festin de Bruegel l'Ancien dans Astérix chez les Belges (en une journée selon Wikipédia). Toutes ces années de boulot sur Astérix pour finir brouillé avec son frère à la fin !? Aah ! les histoires de fric.
      Décidément chez Dargaud on faisait bosser toute la famille Uderzo,Tabary… et qui encore ??!
      Voilà une idée de blog "Les dessinateurs et leurs frangins de l'ombre".
      Plus l'histoire des couvs des anonymes comme tu me suggères ;-)
      Vu le boulot de recherches que ça implique… je crois que je vais refermer ce blog!… :-)

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