23 février 2022

Tito Topin

Salut les Zamis, aujourd'hui un petit billet qui était dans les tiroirs et que j'ai décidé de sortir tout de même.
C'est de Tito Topin et ses dessins de "La langouste ne passera pas !!" dont nous allons brièvement parler.
Brièvement, car Tito Topin n'est pas vraiment un Dessinateur de bande dessinée (même si on ne traite pas que de ce domaine sur ce blog), car sa production dans "la narration figurative séquentielle" est très réduite. On peut compter quatre albums, deux en tant que dessinateur "La langouste ne passera pas !!" et sa suite "Voyage au centre de la c…ulture" (avec Jean Yanne au scénario) et deux en tant que scénariste "A tes souhaits" (avec Jean-Marc Rochette au dessin) et "V comme Engeance" (avec Loustal au dessin).
Je ne compte pas Les aventures de Sandra, histoires en deux pages publiées par La Maison de la Bonne Presse (avant Bayard) dans un périodique de "jeunes" qui s'appelait Formidable.
Après ce passage éclair dans la bd, il se consacrera essentiellement à l'écriture de romans, surtout policiers, ce qui l'amènera à créer… Navarro pour TF1.

Au sujet de "La langouste ne passera pas !!", album "sixties" par excellence avec son look et ses couleurs psychédéliques; dans la lignée des Jodelle ou Pravda de Peellaert . Il est bon de noter qu'un contrat pour quatre albums de la série "Les dossiers du B.I.D.E" (Bureau d'Investigation pour la Défense des Espèces) avait été signé entre Casterman et Jean Yanne/Tito Topin, mais seuls deux virent le jour. Ce n'est pas pour raison de BIDE que la série stoppa Hu! Hu! Hu!… au contraire "La langouste ne passera pas" a bénéficié d'un tirage de 150 000 exemplaires grâce à son succès, mais il semble que les rapports se sont dégradés entre Jean Yanne et l'éditeur (en laguage "Yannien"; à trop vouloir emm…der son éditeur on se fait virer, vous en saurez plus dans les liens en bas).
Par contre, on n'imagine pas la notoriété de Jean Yanne à cette époque, rien que le fait de faire paraître "La langouste …" en feuilleton dans l'incontournable Télé 7 jours, le plus gros tirage de presse des années soixante, dont il fait même la couv, est un bon indicateur.
Mais, le public de ce magazine familial, n'est pas le bon pour ce genre "d'œuvre", et le courrier des lecteurs aura raison de La Langouste, la publication s'arrête deux mois après (six ans plus tard, ils referont le coup aux Shadoks * ).

Le Télé 7 jours, n° 462 du 1er mars 1969, semaine du lancement du feuilleton La langouste… qui effectivement, ne passera pas longtemps !!.

Je me souviens de ces parutions, ça remplaçait "La vie des animaux" en pages centrales, comme il y a looongtemps que ces numéros ont disparus… je vais placer les scans des 12 premières pages de l'édition originale de La langouste ne passera pas !! (qui a de meilleures couleurs que la réédition de 2011):

Dans la dernière planche, un caméo de Jean Yanne (en contrôleur) qui fait un jeu de mots absolument désopilant… Mais bon, c'était l'époque et le côté foutraque de cette histoire reflète une certaine joie de vivre de cette période spatio-temporelle.
Allez, on termine avec deux vidéos :

1 - Une vidéo dans laquelle on voit Tito Topin (il ne parle pas de la "La langouste ne passera pas !!" mais (d'une de ses) collaborations avec Jean Yanne au cinéma; ici "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" (1972). J'ai fait démarrer la vidéo à 7 mn 17 au moment où Topin intervient pour parler dessin jusqu'à 9 mn 50, mais après un court extrait du film où un "médecin des médias" parle…


2 - Pour les curieux, le générique de fin de "Tout le monde il est beau…", dont parle Tito Topin dans la vidéo du dessus :




Des liens :

  * En 1975, Télé 7 jours commanda une bande dessinée "Télé Shadok" qui devait comporter dix épisodes. Publiées en doubles pages, comme La Langouste…( mais cette fois en noir et blanc), et comme cette dernière, le courrier des lecteurs (les mêmes sans doute) a fait flancher la rédaction en faveur de l'interruption de leur publication. Il est possible que l'on parle de ses "oiseaux", un jour, ici-même.

 
 
Tito Topin et Jean Yanne nous dévoilent les secrets de la fabrication de la bd; Topin colorie l'album avec un gros pinceau (au moins un n° 24), pendant que Jean Yanne fait le découpage des planches.


 
 
Merci d'être passé et à la prochaine !
 ☺
 
 

10 commentaires:

  1. C’était vraiment une époque. Il a l’honnêteté de dire que la BD, ce n’était pas trop son truc. Navarro y a gagné :-)

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    1. En effet, l'honnêteté se dégage chez Topin, c'est sans doute pourquoi l'arrêt de la boîte de production Cinequanon (avec son ami Yanne) semble l'avoir affecté, puisqu'il n'a pas continué à bosser avec d'autres prods (milieu où l'honnêteté n'est pas un critère prépondérant). Même si son truc semble être plus le monde du cinéma, dans lequel il n'y a pas le côté ermite de la bd, qui le rebute. Suggérons-lui, tout de même, de dessiner un Navarro à la mode La Langouste :-)

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    2. Je ne suis pas persuadé de son talent graphique : il a repris les codes de dessin à la mode à l’époque pour un coup éditorial sans apporter quoique ce soit et ça a l’air assez pauvre d’un point de vue purement BD par rapport aux auteurs BD de l’époque.

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    3. Lui non plus (n'est pas persuadé :-), il le le dit dans l'interview). Sinon je déconnais pour le Navarro en BD, hein?! ;-).

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    4. Des remarques étranges de Pasamonik dans cette interview où il considère que "un feuilleton avec des personnages récurrents" est typiquement BD. C’est vraiment très artificiel - et un peu pour justifier l’interview.

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    5. Oui, ce passage ressemble comme tu dis à une justification. Comme c'est un article pour un site bd et que Topin "fut" à un court moment de sa vie dessinateur de bd, on sent que D.Pasamonik recentre beaucoup. Et Topin joue le jeu, par courtoisie, mais il ne se considère plus comme dessinateur, ou travaillant dans la bd. Son centre d'intérêt se situe désormais vers l'écriture (romans, télé…). On peut même raisonnablement douter que le scénario bd l'intéresse vraiment?! Je peux me tromper, mais ça transpire un peu, malgré les effotrs de Pasamonik :-). Après, je n'ai lu aucun de ses écrits (romans, les deux bd avec Rochette et Loustal) et je n'ai jamais regardé un épisode de Navarro, sans doute à cause de l'acteur. impossible de donner un humble avis sur sa façon de raconter des histoires.
      Ici il est le dessinateur pas vraiment oublié…

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  2. Il a quand même travaillé avec deux grands dessinateurs même si de manière très ponctuelle et dans un genre qu’il maîtrisait - le polar. Wikipédia nous dit que son père a été policier puis privé à Casablanca. Ça doit expliquer des choses. Dommage que Pasamonik n’aborde pas ce sujet.

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    1. Il aurait été obligé d'avouer qu'il piochait toutes ses idées dans les carnets de son père (smiley qui tient à préciser qu'il plaisante, dans le cas où Tito Topin passait par ici) en tout cas ça éclaire sur le choix de l'acteur qui incarnait Navarro (re-smiley…)

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    2. Je n’avais pas pensé qu’il y a en effet une possible corrélation entre Hanin et la jeunesse de Topin.

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  3. Ben moi je trouve qu'il s'en sort très bien en BD ce Tito Topin. Le scénario étant ce qu'il est, le dessinateur parvient à tenir son cap en utilisant en plus un style pour le moins flashy. On sent l'influence du pop art, Jodelle, Yellow Submarine, de l'op art et du graphisme "voluté" du psychédélisme de l'époque, mais avec un style propre. Après c'est sûr que c'est un peu indigeste toute cette saturation, mais la grammaire mise en place fonctionne bien.

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