01 octobre 2010

Milo Marat de Bonvi

Dans la série "les dessinateurs transalpins" amorcée avec le précédent billet sur Tartine, voici : Bonvi (Franco Bonvicini), qui est surtout connu grâce à sa série Sturmtruppen, une satire anti-guerre à l'humour noir efficace, avec laquelle il a obtenu le Yellow Kid d'or au quatrième festival de bande dessinée de Lucques en 1968 (ce festival antérieur de 9 ans à celui d'Angoulême, le : Lucca & Comics Games a lieu tous les ans de fin octobre à début novembre.
Sturmtruppen aura droit à son adaptation cinématographique en 1976, sauf que les rares extraits que l'on peut voir ici, conforte mon sentiment que la bd est un média incompatible avec le média du cinéma (Iznogoud, Lucky Luke, Blueberry… Adèle Blanc Sec et j'en passe).
Dans ce registre de film sur les "bidasses", il vaut encore mieux se taper un film tourné à la même époque mettant en scène nos "Charlots" nationaux, injustement oubliés et méprisés de nos jours, alors que le film les Bidasses en folie a dépassé les sept millions d'entrées en 1972.
O tempora, o mores ! diront les latinistes et les lecteurs d'Astérix.
Mais bon, ne digressons pas, et revenons à Bonvi et ses Sturmtruppen (dessinés).

Ci-dessous la couverture et une planche des strips de l'album Le bataillon en folie (Sagédition -1977)

Mais c'est avec Milo Marat publié par le chien Pif, que les jeunes lecteurs français découvriront Bonvi, du moins les lecteurs de Pif Gadget.
Brièvement; Milo Marat est un détective privé, qui est appelé régulièrement pour résoudre en 6 ou 7 pages, les vols commis par le mystérieux gang de la "Moustache", "Moust ! Moust !". Il est souvent aidé dans ses enquêtes par P'tit Sébastien, une sorte de fils caché de la créature de Frankenstein.
Cette série comique détonnait largement des autres par son ton décalé et son burlesque débridé, mais quoi qu'il en soit, Milo Marat et la "Moustache" ne s'affronteront qu'une vingtaine de fois, avant qu'ils ne disparaissent définitivement des sommaires de l'hebdomadaire.
Une des particularités de cette bd réside dans le fait que le personnage principal ressemble physiquement à son dessinateur, il semble que Bonvi aimait bien se mettre en scène.


Annonce, pleine page, de l'arrivée du détective dans le numéro suivant. (Pif Gadget n° 242 - 1973)


Pour rafraîchir la mémoire de certains et le faire découvrir aux autres, osons la publication intégrale de la première aventure Milo Marat Détective Privé (Pif Gadget n° 243 - 1973)



Milo Marat a même fait une couverture, sur laquelle il présentait un gadget.

Quatre premières pages de nouvelles enquêtes, pour donner envie d'en lire d'autres, ou pas…
Milo Marat eut l'honneur d'un album… en Italie.


Bonvi participa, entre autres, à la création d'une émission sur la bande dessinée pour la télévision italienne : Super Gulp

Profitons du multimédia, pour découvrir Bonvi en train de dessiner le personnage de Nick Carter que l'on retrouvera dans le générique et au programme de l'émission.





Générique de l'émission Super Gulp :



Un épisode de Nick Carter avec les dessins de Bonvi :





Pour ne pas déroger à la règle voici une liste de liens sur Bonvi :

Voilà, ça c'est fait… et à la prochaine !
Peut-être…

Merde ! Dany Wilde est mort !
…c'est ce que je viens d'apprendre à l'instant ( jeudi 30/09 à 16h06) en programmant la publication de ce message pour le premier octobre à 07 : 00. Car vous ne pensiez pas sérieusement que je poste sur ce blog en direct, à sept heure du matin?!


8 commentaires:

  1. Inoubliable.
    L'équivalent en dinguerie du Archibald Razmott du Journal de Mickey.
    Merci Pat.

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  2. De rien Totoche, merci à toi pour ton commentaire.
    C'est vrai, que la "dinguerie" est présente dans ces 2 bd, mais c'est marrant, je ne connaissais pas la série de Leo Baxendale, ne lisant pas Mickey, jusqu'à que notre ami Alcide n'en parle sur son blog et nous en offre un copieux échantillon sur :
    http://www.flickr.com/photos/39629411@N00/sets/72157608567824513/show/
    Mais en revanche j'avais apprécié son style dans "Les chahuteurs" (je passerai certainement la seule histoire que j'ai sur le blog). De plus, j'ai une préférence pour le dessin de Baxendale, avec son Sinistroreur, qui fait penser à Fétide (Fester) de la Famille Addams.
    Contrairement à Milo Marat, Archibald Razmott fait l'objet d'une réédition : http://www.coffre-a-bd.com/cgi-bin/presalbum.bin?s=0&l=548

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  3. C'est rigolo, c'est moins bien dessiné que dans mes souvenirs. Mais j'aime bien les mains pendantes de ses persos.

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  4. Ça m'a fait pareil que toi Li-An, quand j'ai relu ces histoires, j'avais un autre souvenir du dessin, quant aux mains, je les trouvais déjà trop grandes, en plus de n'avoir que deux positions : index tendu ou …pendantes :-).

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  5. Ça donne envie d'essayer des les dessiner comme ça. Ça fait genre...

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  6. Milo Marat a été un de mes RV favoris quand j'ai commencé à lire PG. Les motifs du gang de la moustache étaient désopilants et Milo Marat finissait à mon souvenir toujours perplexe en grattant son crâne blond.
    Encore aujourd'hui, quand je me retrouve devant un truc incohérent que je n'arrive pas à résoudre, je lance : "Mais pourquoi ? Pourquoi ?!!" en faisant le même geste. Personne comprend, c'est entre moi et moi...
    Vous auriez pas une petite case où il fait ça pour me rafraichir la mémoire visuelle? En tout cas, merci pour cet article !

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  7. C'est très bien de parler de Milot Mara, mais où peut-on en trouver? Au pire, n'aurais-tu pas la liste(exhaustive :-)) des numéros des Pifs dans lesquels sont parus ses aventures.
    Sinon, je ne suis pas d'accord quand tu dis que la BD est incompatible avec le cinoche. C'est juste que les cinéaste s'y prennent comme des manches. Déjà, ils partent de l'a-priori que la BD c'est forcément marrant dans le genre clownesque ou bébête. Rien que les voix des DA (dessins animés) en disent long. Pourtant, il existe bien souvent plusieurs dimensions dans une BD et l'humour en est une (bien mal retranscrite dans un comique souvent grotesque). Mais l'humour n'est qu'une petite partie d'un récit qui en contient. Pour moi, l'exemple des Astérix (DA) est le plus calamiteux. Des voix caricaturales (merci Roger Carel), une fixette sur l'aspect franchouillard des Gaulois et le néant absolu sur le thème de l'aventure.
    Alors qu'un scénario donnant plus d'importance aux difficultés de Numérobis dans "A et Cléopatre" En traitant celles-ci comme de vraies difficultés auraient probablement donné un meilleur socle à tous les délires Goscinniens. Quant aux Tintin, n'en parlons pas, ils sont tous d'une nullités affligeantes et paradoxalement, le seul Tintin cinoche qui soit une vraie aventure de Tintin c'est "L'homme de Rio" de De Broca. C'est en effet le seul qui aborde la tension dramatique avec sérieux.
    Voilà, fallait que ça sorte.
    En tout cas, si tu lis ça cher Steven, quand tu feras ton prochain Tintin, appelle-moi -:)

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