03 décembre 2013

Roderic de Jean Trubert


Autoportrait de Jean Trubert

Hormis le fait, que c'est grâce à Jean Trubert, que l'on doit la création du célèbre gaulois Astérix, que sait-on aujourd'hui de ce Dessinateur ?
Bon, je réponds brièvement à ceux qui réagissent à cette intro en grommelant : «Que!.. Quoi!?.. On lui doit la création d'Astérix ??!.» 
C'est vrai... mais de façon indirecte et totalement involontaire. Ce n'est pas moi qui l'invente, c'est Albert Uderzo qui l'a raconté.
Quand en 1959, ils furent contactés (René Goscinny et lui) pour la création d'un nouveau journal de bandes dessinées qui devait contrecarrer les bandes américaines. On leur donna un seul mot d'ordre : «…créez des BD issues de la culture française. La première idée de René fut d'adapter Le Roman de Renart en BD. voilà qui faisait intégralement partie de la culture française et nous semblait original. Sur le moment son projet était de contrer Walt Disney qui prétendait avoir inventé les humains à forme d'animaux : Le Roman de Renart était une formidable occasion de prouver que cette invention était, en réalité, française. J'ai donc dessiné une première page et René s'est mis à écrire la suite. Or, à ce moment-là, un de nos amis, le dessinateur Raymond Poïvet, nous a dit : " Vous qui vouliez faire dans le renouveau c'est râpé! Je vous signale que le Le Roman de Renart a déjà été créé en BD par un dénommé Jean Trubert." Catastrophe ! Nous étions à deux mois de la sortie du journal…»(*)
La suite tout le monde la connaît (normalement)…
C'est justement pour ce fameux journal, que celui qui nous intéresse aujourd'hui, va dessiner trois récits courts de six pages, narrant les aventures de Roderic, un agent secret médiéval.
Hop ! comme disait Achille (Talon), nous attaquons sans plus attendre, avec la première aventure parue en 1964 : 

Roderic 007 contre Rivoal - Pilote n° 266 du 26 novembre 1964








Deux autres suivront en 1965 : Roderic 008 contre les croqueurs de diamants - Pilote n° 273 du 14 janvier 1965, suivie de Roderic 009 : Passez la monnaie - Pilote n° 302 du 5 août 1965.

Mais Roderic, n'est que l'arbre qui cache la forêt du talent de Jean Trubert. 
Après avoir fait les Arts Appliqués, dans les années 20, il travaillera dans la publicité avec Alain Saint-Ogan, fera des dessins humoristiques dans plusieurs journaux parisiens et même londoniens. Tout en menant une carrière de… boxeur.
Il se lancera ensuite dans la bande dessinée en créant de nombreuses séries dans les magazines pour la jeunesse (L'as, Bravo, Coq Hardi, Fillette, Pipolin, Pierrot, Tintin, Vaillant…) dont peu seront regroupées en albums. Il reprendra même le personnage de Bécassine en 1959, selon la volonté de son créateur Pinchon. Grâce à la période du nationalisme breton, les trois albums se vendront, chacun, à 60 000 exemplaires.

Comme d'habitude vous trouverez des liens vers des biographies plus exhaustives à la fin.


Dans l'immédiat, nous allons jeter un coup d'œil sur la série que les spécialistes considèrent comme sa plus célèbre : Le Chevalier Printemps, qui se divise en deux épisodes de plus de 170 planches. Il semble qu'il n'y ait, aujourd'hui encore, aucun album paru. A l'exception de celui des éditions Jacques Glénat, datant de 1977 (qui n'a pas non plus édité la suite annoncée à la fin de celui-ci).
D'après Raymond sur son "forumactif" Lefranc, Alix, Jhen et les autres, cette version en noir et blanc est loin d'égaler la  version originale en couleur et on lui donne raison.
Mais bon, comme je n'ai que celle-là à vous proposer pour aujourd'hui, on fera avec. Voici les six premières pages du :


Le Chevalier Printemps - Album Jacques Glénat 1977.







Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. 
Alors heureusement, afin que ce Dessinateur ne sombre dans le fleuve de l'oubli éternel, sa fille, Chantal Trubert, s'occupe du club des amis de Jean Trubert fondé en 2005, qui comme il se présente : " …permet, par la réédition d'oeuvres méconnues ou oubliées et la publication d'inédits de continuer à donner vie à l'oeuvre de son auteur, Jean Trubert.
En plus de ce travail d'édition, à tirage très limité réservé en prioité aux adhérents, le Club publie deux beaux bulletins semestriels tout en couleurs, et les Brèves du Club, qui tiennent au courant de son activité.
le siège est à Antony (92160), 23 rue de l'Eglise, la cotisation annuelle est fixée à 35 € et donne droit à toutes les publications du Club."

En consultant les liens ci-dessous, vous aurez une vision plus large de l'étendu des créations de Jean Trubert.
Allez, une autre en passant :
Toto-Moko (Les aventures merveilleuses) - L'as, n°33, 14 novembre 1937.

 


Liens:

(*) Uderzo "Ma vérité", Lire, hors série n°1 - 2004.


Allez, merci d'être passé et à la prochaine!


1 commentaire:

  1. @Li-An:
    …Dans un bouquin?! Arf! arf!
    Perso c'était début 80, dans une bd: Mousse et Boule-Mademoiselle Pic a disparu. (j'ai retrouvé le titre en faisant ce billet). Faudrait que je recherche ça d'ailleurs, car je ne me souviens pas de tout, sauf qu'à l'époque, j'imaginais ce genre d'histoire dans l'Album "Captivant" (Chaland-Cornillon) et le style me faisait penser à du Pellos…

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