02 juin 2022

Vicente Segrelles

Salut les "Zamis",

Dans la série les "Dessinateurs-Peintres" débutée avec Yves Thoss, voici Vicente Segrelles, le créateur du Mercenaire, ce guerrier en armure qui chevauche une espèce de dragon, qui ne crache pas de feu, dans des mondes et des temps oubliés.
Cette série dont la parution débuta en 1981 dans la revue "Circus" (n° 41), avait la particularité d'être réalisée en couleurs directes à la peinture à l'huile, et non à l'aérographe comme on peut le lire un peu partout sur la toile (web, pas le support pour peindre).
Contrairement à Yves Thoss, on ne ressent pas la frustration de la couverture qui ne correspond pas au contenu de l'album.
Car avec Segrelles tout est raccord.
Booon…! Je sais que Thoss était avant tout affichiste. Segrelles lui vient de l'illustration, d'où peut-être ce côté parfois un peu figé de ses personnages dans les cases.
Mais on ne lit pas vraiment les albums du Mercenaire, qui sont un joyeux mix de Moyen-Âge et d'heroic fantasy, on fait comme Fellini, on contemple les images.

"Le Mercenaire est une bande dessinée magnifique et grandiose qui restitue l'émotion, l'émerveillement et le plaisir de contempler des images."
Federico Fellini

En 1999 Glénat publie "L'Art de Segrelles", un livre dans lequel "l'auteur du Mercenaire explique les secrets de son art", depuis ses débuts. Il énumère toutes ses techniques en cinq chapitres (Livres) : Encre de Chine, gouache, huile, les instruments, dessin, couleur… Le tout illustré par de belles "zimages" en couleurs.
Je vous propose d'en regarder une petite partie :


Illustration à l'huile "Le mercenaire"


L'huile comme aquarelle

L'huile comme aquarelle

L'encre de Chine

L'encre de Chine

L'huile sur toile

La peinture et les galeries

La peinture et les galeries

L'ordinateur : la couverture de l'album "Les Géants"

L'ordinateur : étapes d'une planche de l'album "Les Géants"

Processus de travail

Processus de travail

Peindre et raconter des histoires :
Planche 3 d'une histoire jamais publiée "L'évidence"

Détail de la case 5 de "L'évidence"

La couverture du livre d'où sont tirées, via mon scan, toutes les "Zimages" de ce billet

Depuis une vingtaine d'années les treize albums de la série avaient disparu des rayons des librairies, mêmes les occasions sont difficiles à trouver, surtout les derniers. Depuis 2021, Glénat les réédite sous la forme d'une intégrale en trois tomes. Après des dates sans cesse repoussées, le troisième et dernier tome devrait paraître cet été au mois d'août.
Il est bon de préciser que cette édition intégrale définitive bénéficie d'une nouvelle numérisation des planches supervisée par l'artiste lui-même
Les planches rescannées sont imprimées dans un format légèrement plus grand, les couleurs sont beaucoup plus proches des peintures originales et le placement des textes est différent. Dans la première version les images étaient souvent tronquées pour inclure le texte explicatif, qui a été allégé dans l'intégrale. Même si, quelques fois, on pourrait le supprimer complètement, façon "Arzach".

Un petit aperçu avec la rubrique "Les différences":

Voilà c'est tout pour ce mois-ci…


Liens :
 





Allez, merci d'être passé et à la prochaine !

 




10 commentaires:

  1. J’ai toujours feuilleté, jamais vraiment accroché. Alors qu’il est capable de réussir des images marquantes. Mais il me semble que c’était très premier degré question récit. On voit dans ces images que c’est un extraordinaire technicien et je ne connaissais pas son Artbook.

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    1. J'ai acheté le premier Mercenaire en 82, à sa sortie, et je me suis arrêté là. Le côté; successions de belles illustrations, ne m'avait pas incité à continuer la série. Plus tard, fin 90 (quand on ne la trouvait plus), j'achetais les rares occasions que le hasard mettait devant moi. À la sortie de l'intégrale, je me suis dit que c'était quand même une série qu'il fallait avoir dans sa bédéthèque. Je regarde ses albums plus comme un recueil d'œuvres d'un peintre / illustrateur, qu'un dessinateur de bd à proprement parler.

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  2. Ce n'est pas vraiment un Artbook, plutôt un ouvrage à visée pédagogique dans lequel Segrelles s'appuie sur ses propres travaux, dans divers domaines, pour faire le tour de quelques techniques de dessin (je me souviens y avoir appris quelques astuces à l'époque mais ça reste sommaire). Tout comme vous je ne suis pas convaincu par les BD, même si j'en ai acheté les 3 premiers comme recueil d'images souvent joliment traitées. Les ambiances y sont souvent puissantes, les paysages, les lumières, les animaux ... par contre les femmes et le héros semblent tout droit sortis de romans photos italiens, et jouent comme des pieds !

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    1. C’est un peu ça. Très loin du décalage et de l’ironie introduite par Pilote puis Métal.

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    2. Ha! ha! "acteurs de romans photos qui jouent comme des pieds", c'est plus imagé, que ma phrase "le côté parfois un peu figé de ses personnages dans les cases". C'est je pense le point faible de cette bande, le petit truc qui fait que l'on adhère pas à 100%, si on cherchait des comparaisons, ça "bouge" plus dans les images de Yves Thoss.

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  3. Je n'ai jamais lu un album du Mercenaire malgré un beau dessin en couleurs directes, plutôt rare à l'époque. Quand on voit tous les détails dans les illustrations présentées ci-dessus, quel dommage que cela disparaisse en partie avec la réduction des planches. Pour la sortie en album, le travail de Segrelles mériterait un très grand format.

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    1. Tu as raison ça serait l'idéal, en sachant que dans l'intégrale les planches sont reproduites un poil plus grand que dans les premiers albums, il faudrait une édition 1:1 le format original 50x37, mais ils vendraient ça une blinde :-)),

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    2. Eh oui, un album du Mercenaire au format de réalisation serait hors de prix. Mais l'intégrale de 2021 que tu nous présentes semble bien plus belle que la série publiée dans les années 80. Au vu de la couleur et du format, c'est très réussi.

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    3. En effet, les nouveaux scans et le placement des textes plus allégés, sans tronquer les images, comme je le montre dans "Le jeu des différences", c'est ce qui m'a décidé à acheter cette intégrale ( en espérant que le T3 sorte cet été, comme prévu :-)
      Pour infos "technique", les planches de l'intégrale (sans les bords blancs, hein ;-) mesurent 20 x 27 cm , contre 19 x 25,5 cm format classique de la première édition (la différence n'est pas énorme).
      Un format 30 x 40 comme pour certains albums de Mœbius par exemple, aurait fait un bon compromis ?… Mais bon, Glénat à la bonne idée de ressortir cette série quasi introuvable (en particulier les derniers numéros) dans de bonnes conditions, ne mégotons pas ;-)
      Sans doute que les bacs des soldeurs vont maintenant se remplir des albums de la première série…trop tard :-))

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  4. Bonjour Pat Rik et merci pour toutes ces précisions.
    Autrement, je suis épaté et admiratif de l'effet 3D obtenu par Segrelles pour son illustration ci-dessus (processus de travail).

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