Salut les Zamis!
Aujourd'hui, nous allons jeter un œil sur un "Dessinateur-Peintre" que tout le monde connaît, ou du moins croit connaître.
Pour la plupart Gustave Doré est un illustrateur-graveur de classiques (les Fables de La Fontaine…).
En fait il ne gravait pas, enfin très peu, car il avait ses graveurs attitrés qui travaillaient d'après ses dessins (Il disposera d'une équipe qui comptera 160 membres quand il travaillera pour Bry Aîné).
Pour faire court, il a commencé à quinze ans, en faisant de la caricature (1379 dessins en 7 ans pour le Journal pour Rire), il signe quatre albums de bande dessinée, oui,oui vous avez bien lu bande dessinée, mais à l'époque on appelle ça «littérature en estampes», c'est vrai que c'est plus jolie que "bédé".
Le premier est Les Travaux d'Hercule (1847) suivi de Trois artistes incompris et mécontents (1851), Des-Agréments d'un voyage d'agrément (1851) et le quatrième Histoire pittoresque, dramatique et caricaturale de la Sainte Russie (1854).
Ensuite il illustre les textes de Byron, Rabelais… en dessinant non plus des petites vignettes comme c'est la norme, mais des grands formats (les Fables de La Fontaine, Don quichotte, l'Enfer de Dante…). Après s'être placé au niveau des grands écrivains (en illustrant magistralement leurs textes), ça ne suffit pas, il veut être reconnu comme peintre, en 1866, il laisse les crayons au profit des brosses et la peinture à l'huile. Mais, nul n'est prophète en son pays, et la France ne reconnaît pas sa peinture.
C'est de l'autre côté du "Channel" que ses peintures trouveront un public, et ils lui ouvriront même une galerie à Londres, la Doré Gallery (occupé aujourd'hui par Christie's), comme quoi "la Albion" n'est pas toujours perfide (smiley taquin).
En 1878, il se lance à 46 ans dans la sculpture de bronze, le critique Castagnary* écrit : « Nous constaterons avec tristesse, que mauvais dessinateur et mauvais peintre, M. Gustave Doré vient d'ajouter à sa réputation celle de mauvais sculpteur. Quel bénéfice en tirera-t-il?»
(*à noter qu'il finira directeur des Beaux-Arts en 1887).
Le 23 janvier 1883 une attaque d'angine de poitrine stoppe sa présence en ce bas monde.
Au cours de son passage parmi nous, il laisse 10 000 illustrations et 133 peintures et aquarelles…
Pour la plupart Gustave Doré est un illustrateur-graveur de classiques (les Fables de La Fontaine…).
En fait il ne gravait pas, enfin très peu, car il avait ses graveurs attitrés qui travaillaient d'après ses dessins (Il disposera d'une équipe qui comptera 160 membres quand il travaillera pour Bry Aîné).
Pour faire court, il a commencé à quinze ans, en faisant de la caricature (1379 dessins en 7 ans pour le Journal pour Rire), il signe quatre albums de bande dessinée, oui,oui vous avez bien lu bande dessinée, mais à l'époque on appelle ça «littérature en estampes», c'est vrai que c'est plus jolie que "bédé".
Le premier est Les Travaux d'Hercule (1847) suivi de Trois artistes incompris et mécontents (1851), Des-Agréments d'un voyage d'agrément (1851) et le quatrième Histoire pittoresque, dramatique et caricaturale de la Sainte Russie (1854).
Ensuite il illustre les textes de Byron, Rabelais… en dessinant non plus des petites vignettes comme c'est la norme, mais des grands formats (les Fables de La Fontaine, Don quichotte, l'Enfer de Dante…). Après s'être placé au niveau des grands écrivains (en illustrant magistralement leurs textes), ça ne suffit pas, il veut être reconnu comme peintre, en 1866, il laisse les crayons au profit des brosses et la peinture à l'huile. Mais, nul n'est prophète en son pays, et la France ne reconnaît pas sa peinture.
C'est de l'autre côté du "Channel" que ses peintures trouveront un public, et ils lui ouvriront même une galerie à Londres, la Doré Gallery (occupé aujourd'hui par Christie's), comme quoi "la Albion" n'est pas toujours perfide (smiley taquin).
En 1878, il se lance à 46 ans dans la sculpture de bronze, le critique Castagnary* écrit : « Nous constaterons avec tristesse, que mauvais dessinateur et mauvais peintre, M. Gustave Doré vient d'ajouter à sa réputation celle de mauvais sculpteur. Quel bénéfice en tirera-t-il?»
(*à noter qu'il finira directeur des Beaux-Arts en 1887).
Le 23 janvier 1883 une attaque d'angine de poitrine stoppe sa présence en ce bas monde.
Au cours de son passage parmi nous, il laisse 10 000 illustrations et 133 peintures et aquarelles…
Autoportrait à la plume.
Dessins à la plume inspirés de La Vie privée et publiques des animaux, de Grandville, ,
Gustave a 10 ans.
Type de Londres, 1871 (on ne sait pas vraiment à quel "genre" appartient le modèle, un.e précurseur.e ?! [re-smiley taquin])
Tête du Christ, 1883.
Le Christ sortant du tombeau, 1869. Lavis et rehauts de gouache sur papier, 42 x 32,5 cm.
Caliban. Projet d'illustration pour La Tempête de Shakespeare.
Dessin pour Don Quichotte.
Le Roi Lear. Projet d'illustration pour Le Roi Lear de Shakespeare.
Lavis brun, aquarelle et crayon sur papier, 63 x 45 cm.
Roland furieux de l'Arioste.
Portrait-charge, un profil à la Hogarth, avec un autre qui porte un casque façon Major Grubert…
Puisque on évoque la bd, en voici une «littérature en estampes» des quatre réalisées par Doré, Des-Agréments d'un voyage d'agrément,
(1851).
Dans les pages qui suivent (mais qui ne se suivent pas), on peut avoir un aperçu de la grande liberté graphique dans la narration, dont fait preuve Doré: caricature, abstraction, cadres, non cadres, fausses notes de l'éditeur, intrusion du réel dans les planches; le museau de la vache qui lèche la feuille du carnet de M. Plumet, l'empreinte de la chaussure sur le même carnet, mise en abyme, il n'y a pas les "phylactères" mais toutes les bases de ce nouvel "art", ("inventé" quelques années plus tôt par Töppfer) sont posées. Même le simple fait de représenter M. Plumet avec cette casquette à très grande visière, marque le personnage en permettant de l'identifier facilement dans chaque planches (comme la houppe et les pantalons de golf, la tenue de groom rouge, le casque ailée, le chapeau de "cotboy" blanc, la mèche et la chemise jaune… ).
Dans les pages qui suivent (mais qui ne se suivent pas), on peut avoir un aperçu de la grande liberté graphique dans la narration, dont fait preuve Doré: caricature, abstraction, cadres, non cadres, fausses notes de l'éditeur, intrusion du réel dans les planches; le museau de la vache qui lèche la feuille du carnet de M. Plumet, l'empreinte de la chaussure sur le même carnet, mise en abyme, il n'y a pas les "phylactères" mais toutes les bases de ce nouvel "art", ("inventé" quelques années plus tôt par Töppfer) sont posées. Même le simple fait de représenter M. Plumet avec cette casquette à très grande visière, marque le personnage en permettant de l'identifier facilement dans chaque planches (comme la houppe et les pantalons de golf, la tenue de groom rouge, le casque ailée, le chapeau de "cotboy" blanc, la mèche et la chemise jaune… ).
Le cadre de l'image figuré par la lorgnette de Mme Plumet, avec une mouche sur l'objectif (qui 91 ans plus tard, sera imitée par une épeire diadème sur la lentille d'un téléscope pointé sur une mystérieuse étoile) .
Les 7 boules de… neige.
Gustave Doré rencontre son personnage et lui conseille même de faire éditer son carnet chez Aubert (l'éditeur de l'album).
Trois ans plus tard (il a 22 ans), il réalisera le quatrième, et dernier, album de bande dess… «littérature en estampes», Histoire pittoresque, dramatique et caricaturale de la Sainte Russie. Un récit fleuve, comme on dit, dessiné pendant la guerre de Crimée (qui opposait la Russie à l'empire Ottoman et ses alliés, dont la France de Macr.. Napoléon III (Vous trouverez un lien en bas, pour le lire sur Gallica). Dans lequel Doré se lâche à fond dans la parodie. D'ailleurs il parait qu'à la fin de cette guerre, Napoléon III fera racheter et détruire tous les ouvrages encore disponibles, tout ça dans un but d'apaisement (qui ne devaient pas durer que 100 jours, du 17 avril jusqu'au 14 juillet, [ça, c'est si tu lis ça en France et en l'an 2023, sinon tu ne comprendras rien ou t'auras oublié, comme tout le reste]).
Le dernier dessin de Gustave Doré.
Les couvertures des livres d'où sont tirées, via mon scan, toutes les "Zimages" de ce billet:
"Le Cahier Dessiné", n° 1 octobre 2002, éditions Buchet - Chastel, Les Cahiers Dessinés.
Des-agréments d'un voyage d'agrément, d'après l'édition de 1851, aux éditions 2024.
Liens :
- L'histoire de la sainte Russie… sur le site Bnf Gallica.
- L'Enfer de Dante, sur le site Bnf Gallica.
- Allez, un lien sur Gustave Doré (pour les flemmards qui ne veulent pas chercher) une chronologie toujours sur le site de la Bnf.
♣
Allez, merci d'être passé et à la prochaine !
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Petit à petit, on monte le niveau ici ? Le prochain, c’est Rembrandt ? Vu l’expo à Orsay et ses peintures monumentales ne sont pas ce qu’il a fait de mieux. Mais c’était un trouveur d’idée incroyable - il y a un tableau d’une grenouille emportée par une cigogne avec vue de Strasbourg en contre bas…
RépondreSupprimerLe prochain c'est Jérôme Boch… (smiley blagueur) ça ne sera pas de la «littérature en estampes» mais de la bonne vieille «narration figurative séquentielle» tirée de bon vieux «illustrés».
SupprimerFaut avouer que Gustave était un peu surdoué.
Sur le catalogue édité pour l’expo ("L’imaginaire au pouvoir" de 2014), qui est en fait un bon gros beau livre, on retrouve cette image «entre ciel et terre» de la grenouille attachée à un cerf-volant , qui ne va pas tarder à se faire bouffer par une cigogne?, qui arrive derrière, bec grand ouvert.
Celle là même.
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